Catégorie : La VAE des particuliers

 

La « Loi Travail », quels changements pour la VAE ?

Entre conflits socio-politiques et recours au désormais très célèbre Article 49.3, la « Loi Travail » ou « Loi El Khomri » a été promulguée en Août 2016. Elle est maintenant connue sous le nom de « LOI n° 2016-1088 du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels ». Aux dernières nouvelles, un décret d’application devrait venir la compléter en ce qui concerne la VAE. D’ores et déjà, nous lançons un appel – amical – à tous les acteurs du monde de la VAE pour une application effective des nouvelles dispositions relatives au dispositif. Ainsi, des milliers de personnes (salariés, demandeurs d’emploi, décrocheurs scolaires, …) pourront transformer leurs expériences en diplômes. Et, dans le cadre d’une incontournable action collective, la VAE pourra pleinement jouer le rôle sociétal qui est fondamentalement le sien.

Dans cet article, nous revenons sur ces nouvelles dispositions et alors les principaux changements que la « Loi Travail » implique pour la VAE.

Les principaux changements

• La durée d’activité : de 3 ans à 1 an

Pour qu’une demande de validation soit recevable, la durée d’activité requise était de 3 ans et ce, que l’activité ait été exercée de façon continue ou non.

Ce qui change avec la « Loi Travail » : La durée d’activité passe de 3 ans à 1 an et ce, « que l’activité ait été exercée de façon continue ou non ». Aussi et pour tout candidat, elle prend maintenant en compte les périodes de formation initiale ou continue en milieu professionnel. En fait, ces périodes n’étaient comptabilisées que pour les personnes n’ayant pas atteint le niveau V [1] de qualification pour la préparation d’un diplôme ou d’un titre.

Notre avis : cette baisse est pertinente. Elle l’est encore plus si nous considérons que la durée d’activité « en rapport avec la certification visée ne représente pas une condition systématique de réussite d’un parcours VAE, notamment pour des certifications de premier niveau » [2]. Devant notamment permettre à des personnes peu ou pas qualifiées de bénéficier de la validation des acquis de l’expérience, cette évolution législative pourrait toutefois desservir le dispositif auprès d’employeurs et de certificateurs. Les certifications, titres ou diplômes obtenus pourraient perdre de la valeur aux yeux des premiers. Et parmi les seconds, certains pourraient encore plus décrier la VAE qui dévaloriserait selon eux les diplômes qu’ils délivrent. Une telle évolution pourrait aussi être un nouvel argument pour les détracteurs du dispositif qui le dénonceraient avec plus de vigueur mais particulièrement à tort. En effet, le jury – qui est paritaire – reste souverain malgré la « Loi Travail ». Au-delà, une autre conséquence négative de la baisse de la durée d’activité pourrait être la hausse des taux de validations partielles et nulles. Deux raisons pourraient expliquer une telle hausse. Premièrement, avec la « Loi Travail », le recours à la VAE devrait considérablement augmenter. Le potentiel de son marché – mais dans la continuité de la Loi du 5 Mars 2014 – devrait attirer de nouveaux acteurs ayant peu d’expérience en matière d’accompagnement. Deuxièmement, il y a l’effet pervers de la baisse de la durée d’activité. En fait, cette baisse pose la question de la consistance de l’expérience à transformer en diplôme. Une telle expérience, n’est-elle pas fondée sur la durée d’activité ? Il convient d’observer de très près l’effet de cette disposition dans le cadre d’une étude portant sur la corrélation entre « durée d’activité » et « résultat du parcours VAE » de candidats.

Face aux futurs candidats à la VAE ayant une durée d’activité d’un an, le risque de validations partielles et nulles apparait à priori plus important. Les accompagnateurs doivent, pour le neutraliser sinon le minimiser, l’intégrer comme un nouveau paramètre ; l’objectif étant de sécuriser au mieux le parcours de VAE à travers par exemple des diagnostics plus approfondis, une offre de formation adéquate et pouvant alors compléter l’expérience du candidat. Il sera sans doute pertinent d’associer Formation et VAE. Toutefois, il faudra veiller à ce que l’on ne commercialise pas des heures de formation qui ne s’imposent pas. En effet, si la formation permet d’entrer dans une logique de parcours qui nous semble très bien, des acteurs pourraient être tentés de commercialiser des heures ne s’imposant pas mais ayant pourtant leurs coûts.

• La reconnaissance de parties de certification constituant un bloc de compétences 

Dans le cadre d’une validation partielle, il se pose la question de la durée de validité des parties de certification obtenues (ou unités acquises) au cas où le candidat souhaiterait plus tard valider totalement les acquis de son expérience. Concernant l’enseignement supérieur, la loi ne fixe aucun délai et ces unités sont dès lors acquises à vie. Selon le dispositif en vigueur, les unités sont acquises – sauf pour l’enseignement supérieur – pour 5 ans à compter de la notification de la décision du jury.

Ce qui change avec la « Loi Travail » : la limite de validité de 5 ans est levée et les parties de certifications obtenues sont définitivement acquises. Ces parties permettent maintenant des dispenses d’épreuve et ce, « si le règlement fixé par l’autorité administrative, l’établissement ou l’organisme qui délivre la certification prévoit des équivalences totales ou partielles ». Il est donc question de blocs de compétences ou « éléments identifiés d’une certification professionnelle s’entendant comme un ensemble homogène et cohérent de compétences » [3]. Grâce à la « Loi Travail », un candidat peut avancer « module » par « module », au rythme de la singularité de ses réalités, sans la pression du temps. Les certificateurs vont donc devoir adapter leurs règlements ou textes règlementaires. Au-delà de ces impacts juridiques, la « Loi Travail » est porteuse d’impacts administratifs pour les organismes certificateurs. Ces derniers doivent « faire évoluer progressivement leur base de données à la fois pour assurer le suivi des parcours prévu par la loi du 5 mars 2014 et intégrer le dynamisme des parcours non plus lié à une seule certification mais aux diverses possibilités de validations partielles, passerelles entre certification et diversité des modalités d’accès à la certification » [4].

Notre avis : Il est temps pour de nombreux certificateurs d’adapter leurs référentiels en termes de blocs de compétences. A ce sujet, la tentation d’une division des diplômes en de nombreux blocs ne peut être que forte. En effet, c’est là l’occasion de bénéficier d’une offre de formation courte « CPFisable ». La CNCP (Commission Nationale de la Certification Professionnelle), les OPCA (Organisme Paritaire Collecteur Agréé) et OPACIF (Organisme Paritaire Agréé au titre du Congé Individuel de Formation) doivent être les gardiens du temple à ce niveau. Cependant, quel est le bon nombre de blocs de compétences adéquat pour chaque diplôme ? La réflexion sur ce sujet devrait suivre la seule logique pédagogique devant fournir une organisation lisible, modulaire et cohérente des diplômes.

• L’entretien professionnel 

Quand une entreprise embauche un salarié, elle doit l’informer sur son droit à un entretien professionnel tous les 2 ans. Durant un tel entretien, l’employeur doit aborder avec celui-ci ses perspectives d’évolution professionnelle en termes particulièrement de qualifications et d’emploi.

Ce qui change avec la « Loi Travail » : l’entretien professionnel comporte maintenant des informations relatives à la VAE. Il s’agit de promouvoir le dispositif dans l’entreprise. Et la « Loi Travail » précise que des modalités de cette promotion peuvent être déterminées par un accord d’entreprise dans les entreprises de plus de cinquante salariés.

Notre avis : La VAE est un « produit « qui ne trouve pas son public » » [5] et manque alors de notoriété. L’obligation d’informer le salarié sur la VAE à l’occasion de son entretien professionnel va sans doute contribuer à la promotion du dispositif qui reste assez méconnu dans de trop nombreuses entreprises où de trop nombreux bénéficiaires potentiels n’en savent pas grand-chose sinon rien. Cette obligation est à même de créer des rencontres décisives avec la VAE.

Le congé pour VAE 

Le salarié qui s’engage dans une démarche de VAE peut bénéficier d’un congé pour VAE dont la durée ne peut excéder 24 heures de temps de travail, consécutives ou non, par validation. La Loi du 5 Mars 2014 stipule qu’une personne ayant été titulaire de CDD peut bénéficier d’un tel congé qui est toutefois un droit « subordonné à des conditions d’ancienneté ». Les conditions de rémunération ne sont alors pas les mêmes pour un CDD et un CDI.

Ce qui change avec la « Loi Travail » : Les conditions d’ancienneté pour les titulaires de CDD sont supprimées et c’est l’article L.6422-8 qui prévoit maintenant les conditions de rémunération comme suit : « le salarié dont l’action de VAE est prise en charge par l’un des organismes collecteurs paritaires agréés a droit à une rémunération égale à la rémunération qu’il aurait reçue s’il était resté à son poste de travail, dans la limite par action de validation d’une durée déterminée par décret pour chaque action de validation. La rémunération due au bénéficiaire d’un congé pour VAE est versée par l’employeur. Celui-ci est remboursé par l’organisme collecteur paritaire agréé ». Aussi, le congé pour VAE n’est plus limité à 24 heures (de temps de travail, consécutives ou non, par validation) pour tous les candidats. La « Loi Travail » stipule, en effet, que « la durée de ce congé peut être augmentée par convention ou accord collectif de travail pour les salariés n’ayant pas atteint un niveau IV [6] de qualification, au sens du répertoire national des certifications professionnelles, ou dont l’emploi est menacé par les évolutions économiques ou technologiques ».

Notre avis : ces évolutions relatives au congé pour VAE sont à saluer. À travers elles, la « Loi Travail » remet les pendules à l’heure d’une certaine justice sociale pour les titulaires de CDD. Par exemple, dans le cadre de leurs congés pour VAE, les salariés – peu importe la nature de leurs contrats – jouissent maintenant des mêmes droits en termes de rémunération car ils sont soumis aux mêmes conditions en la matière.

• L’accompagnement à la VAE

La Loi du 5 Mars 2014 stipule notamment que « toute personne dont la candidature a été déclarée recevable […] peut bénéficier d’un accompagnement dans la préparation de son dossier et de son entretien avec le jury en vue de la VAE ».

Ce qui change avec la « Loi Travail » : Cette loi prévoit « un accompagnement renforcé pour certains publics peut être prévu et financé par un accord de branche. ».

Notre avis : cet alinéa complémentaire dans la « Loi Travail » n’est pas du tout anodin. En fait, il renvoie à une reconnaissance de l’importance de l’accompagnement et soutient la nécessité de son renforcement pour certains publics, l’objectif étant la sécurisation de leurs parcours de VAE. Toutefois, que faut-il entendre par « accompagnement renforcé », « certains publics » ou encore « financé » ?

Et pour conclure … la « Loi Travail » … 

• … entre impacts notables 

La « Loi Travail » va impacter de façon significative les acteurs du monde de la VAE. « Les accompagnateurs devront renforcer leurs activités d’ingénierie des certifications, proposer des diagnostics approfondis ; ces derniers devant particulièrement s’inscrire dans une logique d’aide à la construction de parcours. Cette loi sous-entend donc un nouveau défi pour le monde de l’accompagnement. Avec plus d’une décennie d’expertise, VAE Les 2 Rives en est conscient ; sa mission étant d’accompagner chaque candidat vers un nouveau départ fondé sur sa singularité, ses attentes », souligne David Rivoire. Cette loi va renforcer et donner un souffle nouveau à la VAE dont elle va assurer la promotion dans les entreprises, auprès des salariés. Le recours au dispositif devrait augmenter. Pour l’instant, « le nombre de certifications délivrées chaque année stagne en effet depuis de nombreuses années autour de 30 000, très en-deçà du besoin potentiel de reconnaissance des compétences acquises » [7]. Pourtant, les bénéficiaires potentiels de la VAE sont tellement plus nombreux !

• … et un grand regret

S’il y a bien un regret à souligner, c’est sans aucun doute l’absence d’une disposition permettant le financement de la phase de choix du diplôme et d’obtention de la recevabilité. Cette phase n’est pas encore reconnue comme une prestation éligible au financement de la formation professionnelle. Elle doit pourtant être inscrite dans « une véritable logique d’accompagnement » : « hormis l’information qui lui est apportée, l’accompagnement offre au candidat l’opportunité d’une vision claire et réaliste sur son projet, avec le ciblage du diplôme et du certificateur adéquats, ainsi que l’évaluation de ses chances de réussite, rendant le projet plus concret. Sa motivation et sa disponibilité sont également évaluées » [8]. Et la réalité peut en témoigner. En effet, de trop nombreux candidats – parmi ceux s’informant sur la validation des acquis de l’expérience – abandonnent durant cette phase dite de recevabilité du fait particulièrement d’un manque de prise en charge. Voilà donc un sujet qui mérite toute l’attention du législateur s’il veut bien sûr favoriser le recours à la VAE, baisser de façon considérable les abandons lors de cette première phase et permettre à de très nombreuses personnes de transformer leurs expériences en diplômes. La « Loi Travail » a donc raté une belle occasion d’aller plus loin en termes de financement de l’accompagnement à la VAE, une occasion de mieux faire en la matière. N’est-ce que partie remise ?

 

Abdoul Karim KOMI

Responsable R&D

VAE Les 2 Rives

 

[1] Des diplômes de niveau : Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP), Certificat d’Aptitude Professionnelles Agricole (CAPA), Brevet Professionnel Agricole (BPA), Brevet d’Etudes Professionnelles (BEP).

[2] Projet de « Loi Travail » (p.278)

[3] https://www.defi-metiers.fr/breves/le-copanef-definit-la-notion-de-bloc-de-competences

[4] Projet de « Loi Travail » (p.279)

[5] Mayen et Pin (2014, p.144)

[6] Des diplômes de ce niveau : Bac général/professionnel/technologique, Brevet des Métiers d’Art (BMA), Brevet Professionnel (BP), Brevet Technique des Métiers (BTM).

[7] Projet de « Loi Travail » (p.279)

[8] http://leblogdelavae.com/quel-perimetre-pour-laccompagnement-vae/

Références

  • http://leblogdelavae.com/
  • LOI n° 2014-288 du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale
  • LOI n° 2016-1088 du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels
  • Mayen, P. & Pin, J.-P. (2014). La rencontre avec la VAE. In : P. Lafont (Dir.), Institutionnalisation et Internationalisation des dispositifs de reconnaissance et de validation des acquis de l’expérience. Vecteur de renouvellement des relations entre univers de formation et de travail, Tome 1. (p. 143-156). Paris : E.U.I.
  • Projet de Loi visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs (N°3600)

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Comment débloquer une situation de risque probable d’abandon de VAE ?

Au cours du premier semestre 2015, nous avons réalisé une étude sur Les déterminants de la réussite et de l’abandon prématuré de projets de VAE en cours d’accompagnement. Celle-ci a ouvert un champ réflexif sur les réponses idoines pouvant être apportées par les consultants-accompagnateurs aux situations susceptibles d’engager les candidats dans une logique d’abandon. Nous proposons ici un cas spécifique auquel un des consultants de VAE Les 2 Rives a été confronté au cours d’un accompagnement. Il vise à initier une réflexion commune sur la multiplicité des postures du consultant face à une telle situation dans la mesure où, en la matière, l’univers des possibles paraît très étendu.

Mme L., salariée au sein d’une entreprise française depuis 30 ans, a démarré son projet de VAE dans le cadre d’un plan de départ volontaire. Le parcours a débuté en janvier 2015 avec un entretien de diagnostic qui a révélé la faisabilité de sa VAE sur un titre AFPA de Gestionnaire de paie, titre professionnel de niveau III (Bac+2).

Ayant atteint, au mois d’août 2015, plus de 60% dans la rédaction de son dossier d’expérience, la candidate devait transmettre la suite de son écrit au consultant début septembre, au retour de vacances de ce dernier. Le jour du rendez-vous fixé pour l’envoi et la lecture commune du dossier, la candidate manifeste des inquiétudes dans un mail adressé à son consultant : « Bonjour F., je vous envoie un grand vide… J’ai beau tourner le problème dans tous les sens, je n’y arrive pas. J’espère qu’aujourd’hui vous pourrez m’aider à avancer ! A tout à l’heure et désolée de mon manque de travail. L. » Cet état de doute a été également confirmé lors de leur entretien téléphonique, comme rapporté par le consultant : « Elle m’a dit d’emblée : ‘’vous avez vu mon mail ? Je n’y arrive pas, je me réveille à 4h du matin et je passe deux heures devant mon ordinateur sans rien écrire. C’est la page blanche de l’écrivain’’ ».

page blanche VAE

Une telle situation constitue un point d’alerte dans l’accompagnement à la VAE, car susceptible de conduire la candidate dans une dynamique d’abandon. Aussi est-il nécessaire qu’une réponse adéquate y soit apportée. Il est alors intéressant d’analyser la posture et la démarche adoptées par le consultant pour répondre aux besoins de la candidate à ce moment précis : « J’espère qu’aujourd’hui vous pourrez m’aider à avancer ».

Lors de notre interview, notre consultant nous fait part de son analyse de la situation : « La candidate rédigeait régulièrement et progressait bien dans la rédaction de son dossier. Elle en était à plus de 60% de son dossier. En recevant son mail, je me suis interrogé sur les causes de ce blocage. J’étais néanmoins rassuré, car le plus important, c’est qu’elle me l’écrive et qu’elle m’en parle. J’en ai alors déduit que ce n’était pas très grave et que la situation était récupérable ». Ensuite, « au début de l’entretien téléphonique, j’ai laissé la candidate m’exposer ses inquiétudes. J’ai alors noté qu’elle bloquait sur la section portant sur la paie alors que, selon elle, c’était son point fort. ». Enfin, « en m’appuyant sur ces éléments, j’ai pu objectiver les choses. Ces situations sont en effet relativement fréquentes en accompagnement à la VAE ».

Suite à cette analyse, le consultant a adopté une démarche dont la finalité était à la fois d’amener la candidate à dégrossir la situation, à identifier les clés pour résoudre les blocages et à reprendre confiance pour la suite de la démarche. Nous déroulons cette posture à travers la description qu’il en fait : « Je lui ai dit : on va relire votre dossier et on va identifier les points de blocage. En partant du dossier rédigé, nous avons recensé, dans un tableau, les points de blocage que la candidate avait elle-même préalablement surlignés. Nous avons alors discuté de chaque point pour comprendre la source du problème. Après, nous avons défini les actions à mener pour chaque situation. Par exemple, elle devait rechercher des informations auprès de ses collègues, solliciter l’aide de son mari pour les soucis de mise en forme de tableaux Excel, ou encore aller faire une recherche bibliographique en bibliothèque. À l’issue de ce travail d’inventaire et d’analyse, nous avons noté que certains points de blocage étaient liés à l’évolution des procédures organisationnelles au sein de l’entreprise et que cela ne pouvait pas constituer un obstacle rédhibitoire pour la rédaction du dossier. À partir de là, elle était déjà plus rassurée ».

 Equipe VAE

Par ailleurs, il a été noté que travailler seule, isolée chez elle, constituait un point de blocage supplémentaire pour la candidate : « Elle m’a aussi dit qu’elle n’aimait pas travailler seule chez elle. Ensuite, elle a ajouté : ‘’la fois dernière, j’étais passée devant une bibliothèque et je me suis dit que je devrais y aller pour travailler’’ ». Aussi cette solution a-t-elle été retenue par les deux acteurs pour permettre à la candidate de se consacrer à la rédaction de son dossier dans un environnement approprié.

Cet ensemble de solutions, identifié à l’issue d’un entretien d’une heure et demi en webconférence, a permis de lever les blocages relevés. Cela amène à poser quelques éléments de réflexion. On peut tout d’abord noter la quasi-banalité des causes du blocage, dans la mesure où, pris isolément, ces points étaient simples à résoudre. Cependant, abordés dans leurs interrelations, ils constituaient un ensemble inextricable où interviennent différentes catégories de facteurs, rendant les solutions moins évidentes pour la candidate : « C’était un tout. Elle n’était plus capable d’écrire même sur des choses basiques. Elle aurait pu abandonner ». La candidate avait certes les solutions à chaque situation, mais il a fallu l’intervention du consultant, alors dans un rôle de catalyseur, pour les faire émerger et en délibérer.

Sans aucune prétention à l’exhaustivité, deux facteurs principaux ont pu intervenir dans la construction du sentiment de blocage chez Mme L. D’abord, le contexte professionnel difficile a placé la candidate dans une situation de désaffiliation qui a contribué à son isolement. Ce sentiment a ensuite pu être renforcé par l’atmosphère de travail en période de vacances où le rythme soutenu de travail hebdomadaire avec le consultant a été rompu. Face à la situation, la posture empathique adoptée par le consultant a permis de créer un cadre favorable à une démarche impliquant la candidate pour trouver les solutions adaptées. Les retours de cette dernière à l’issue de l’entretien sont d’ailleurs, à cet égard, évocateurs : « C’est la première fois qu’on passe autant de temps au téléphone alors que je n’ai rien produit ».

Le cas de Mme L. pose plusieurs questions dont celle de la posture du consultant face à des personnes vivant un contexte professionnel difficile, comme les plans sociaux par exemple. Quelles précautions prendre en amont, dès le moment du diagnostic ? Quels facteurs convoquer, en cours d’accompagnement, pour pallier les éventuels risques de démotivation et de décrochage ? Autant d’interrogations qui méritent d’être prises en compte et intégrées dans les démarches d’accompagnement à la VAE.           

 

Jules APENUVOR

François BRION

 

 

 

 

VAE Les 2 Rives organise un colloque les 17 et 18 mars 2016 !

Logo LES 2 RIVES

Le cabinet VAE Les 2 Rives organise, en partenariat avec le laboratoire C3S (Culture, Sport, Santé, Société) de l’université de Franche-Comté, un colloque pluridisciplinaire sur le thème « Validation des acquis de l’expérience : état des lieux et perspectives« .  Il se tiendra les 17 et 18 mars 2016 au Novotel Paris Centre Gare Montparnasse, accessible au 17, rue du Cotentin dans le 15ème arrondissement à Paris (le plan d’accès est disponible plus bas).

Ce colloque rassemblera des chercheurs et des professionnels dans un cadre de discussion et d’échanges autour de la VAE.

novotel

Le nombre de places pour participer à ce colloque étant limité, nous vous conseillons donc de vous inscrire auprès de Jules Apenuvor, Responsable R&D à l’adresse e-mail suivante : japenuvor@les2rives.fr

La feuille de présentation et le programme du colloque sont consultables en cliquant sur le lien juste en dessous :

Plaquette colloque VAE – 3 mars

Nous serons donc ravis de vous voir présents à ce colloque. A très vite!

Pour vous rendre au Colloque ? Rien de plus simple :

plan accès accès2

plan accès3

Pour vous inscrire : contactez Jules Apenuvor, Responsable R&D à l’adresse e-mail suivante : japenuvor@les2rives.fr

Interview de Valérie Ternay, diplômée par la VAE

Valérie Ternay a été accompagnée par le Groupe VAE Les 2 Rives
dans l’obtention de son diplôme par la VAE.

valérie ternay

Comment avez-vous connu le Groupe VAE Les 2 Rives ?

J’ai connu la Validation des Acquis de l’Expérience et le cabinet Les 2 Rives grâce à mon ancienne entreprise, le cabinet Deloitte. L’idée d’avoir un diplôme par la VAE m’a tout de suite séduite. Je savais qu’un jour j’en ferai une, cependant, je ne savais pas quand, ni même comment, mais je n’avais aucun doute sur le pourquoi.

Comment en êtes-vous arrivée à effectuer une Validation des Acquis de l’Expérience ?

J’ai quitté l’entreprise Deloitte pour aller vers d’autres fonctions. Ce changement d’optique professionnelle a fait que je me suis retrouvée obligée d’obtenir un diplôme supérieur pour aller plus loin dans mes fonctions et c’est là qu’est intervenue la VAE.

Quel diplôme avez-vous obtenu ?

J’ai obtenu mon DUT, Gestion administrative et commerciale en février 2014.
Le diplôme que j’ai passé fut une étape pour atteindre mon nouvel objectif professionnel, et va me permettre de suivre la formation souhaitée.

Aujourd’hui, où en êtes-vous au niveau professionnel?

Après 19 années d’expérience dans des cabinets tels que Deloitte, Pricewaterhousse Coopers, ou encore au sein de la Direction Communication d’une grande école d’ingénieur, je me réoriente aujourd’hui  dans le milieu associatif.
La formation que je vais suivre très prochainement va me permettre de devenir éducatrice pour chiens guides d’aveugles et malvoyants de Paris et de la région parisienne.

Qui a été votre consultante et que pouvez-vous nous dire de votre accompagnement ?

Ma tutrice a été Chrystèle. Sans cet accompagnement, je n’aurai pas pu obtenir mon diplôme, il y a eu un véritable coaching de sa part.
Chrystèle, a été présente dans les moments de doute, elle a su quoi me dire, comment me le dire et à quel moment le dire. Aussi, l’atelier de préparation à l’oral que Chrystèle a mis en place m’a beaucoup aidé. Elle a été d’un soutien sans nom, je la remercie du fond du cœur !

Comment s’est déroulée votre démarche VAE ?

Ce fut 8 mois très intenses ! J’ai dû revoir toute mon organisation, me couper du monde dans certains moments mais cela en valait grandement la peine. Aujourd’hui, l’objectif est atteint, je m’épanouis complètement dans ce que je fais et je ne regrette absolument pas ces moments.

Que vous a apporté la VAE ?

Tant au niveau personnel que professionnel, la démarche de Validation des Acquis de l’Expérience  fut une expérience très enrichissante.
La rédaction du mémoire m’a permis d’améliorer ma qualité rédactionnelle, de pouvoir qualifier mon expérience professionnelle par des termes spécifiques et plus appropriés au secteur professionnel. Aussi, la VAE va me permettre de pouvoir enfin exercer le métier que je souhaite et de m’épanouir pleinement.

 

 

Interview d’Hatice Guclu, diplômée par la VAE

Hatice Guclu a été accompagnée par le Groupe VAE Les 2 Rives
dans l’obtention de son diplôme par la VAE. 

L’interview a été réalisée lors de l’Afterwork estival de l’ADVAE

Sophie Mandrillon, diplômée du Master Grande Ecole de Montpellier Business School par la VAE

Sophie Mandrillon

Montpellier Business School est l’une des rares Grandes Ecoles de Management à proposer une démarche VAE permettant l’octroi de son diplôme Master Grande Ecole. En 2015, faisant toujours partie des établissements pionniers, elle compte déjà, parmi 23 candidats présentés et accompagnés spécifiquement, 17 « full » diplômés du Master Grande Ecole par la VAE. Entretien avec l’une des lauréates du jury 2015 : Madame Sophie Mandrillon responsable marketing chez Atout France.

Sophie se définit elle-même comme ayant le goût des challenges. A 30 ans, à un moment clé de sa carrière, elle décide, en parallèle de son activité professionnelle de bousculer tous ses acquis pour faire le point sur ses compétences. « Après ma licence professionnelle dédiée aux fonctions internationales, j’avais décidé de travailler ! L’opportunité était là, à Londres, mon stage de fin d’études se transformait en contrat. Mais, je crois qu’au fond, j’ai toujours su que je reviendrai aux études sans avoir envisagé la manière de le faire. Après plusieurs évolutions de poste dans ma carrière, à un âge clé, j’ai souhaité trouver une formation reconnue à l’international et diplômante pour faire un travail de remise à plat et de valorisation de mes compétences » précise-t-elle.

Reprendre des études oui, dans un cadre, mais aussi à certaines conditions ! Celle notamment de ne pas arrêter sa carrière professionnelle. « On n’est plus du tout dans la perspective unique de reprendre des cours ! » Sophie regarde les MBA mais elle se trouve bien trop jeune. Elle découvre enfin la VAE. Atout France, son employeur appuie sa démarche.  Partenaire avec le cabinet «  les 2 rives », elle lui fait rencontrer David Rivoire et surtout Vincent Causse, associé du cabinet.

« Si j’ai un conseil à donner à ceux qui recherchent une formation diplômante en parallèle de leur vie professionnelle, je leur recommande vraiment un accompagnement. J’ai trouvé chez les 2 Rives et chez mon « coach » le moteur indispensable dont j’avais besoin pour rédiger mon dossier de preuves qui fait plus de 200 pages tout de même ! Ce travail que j’ai effectué est une vraie remise à plat globale pour structurer mon parcours, l’expliquer, c’est presque une psychothérapie du travail (rires) car il s’agit de parler de soi, de le contextualiser, de l’évaluer. Cela m’a permis d’avoir une vision très globale, d’acter mes forces et de changer immédiatement certaines de mes postures managériales » précise-t-elle. « Et au-delà de la conception du dossier de preuves, pour lequel on croit très naïvement, au départ, que ça va être « easy » il y a les modules et les cours ! J’ai été ravie de travailler avec l’équipe pédagogique de Montpellier Business School. Les professeurs Mickaël Géraudel, Patrick Mahé et David Roubaud pour les 3 modules de Stratégie d’Entreprise, Management et Finance ont pris le temps de comprendre mon environnement pour adapter leur enseignement… J’ai adoré ce retour en formation personnalisée  … tout en ayant maudit un peu parfois le e-learning quand je révisais le week-end ! J’ai pu réussir ce diplôme avec leur aide et celle de mon entreprise, bien sûr, mais surtout avec le total soutien de mon conjoint qui durant 7 mois a accepté ma vie d’étudiante professionnelle. Un diplôme Bac+5 par la VAE est donc une affaire collective ! »

Contact : Sophie.mandrillon@gmail.com

Etre papa booste la carrière professionnelle des hommes

Dans la carrière d’une femme, la maternité peut être vu comme un frein important. Elle peut même entrainer une baisse de salaire… Quel triste constat ! D’autant plus que la situation est totalement différente pour les hommes.

papa travail

Quand un homme avoue être père à son travail, sa côte d’appréciation augmente automatiquement. Pourquoi ? Parce qu’être papa prouve un certain équilibre et organisation chez un homme. C’est une sociologue américaine Michelle Budig qui affirme ce constat dans son dernier ouvrage « The Fatherhood Bonus and The Motherhood Penalty ».

Ces perles rares sont considérées plus responsables et plus stables alors que les mères seraient susceptibles de se laisser distraire. Grâce à ces qualités, il paraitrait que les employeurs n’hésitent pas à augmenter le salaire des papas. D’après les dires de la spécialiste qui a étudié l’évolution des salaires aux États-Unis durant ces 35 dernières années, il semblerait que le salaire des hommes augmenterait de 6% au moment de la naissance de leur premier enfant.

Autre avantage : dans le cadre d’une recherche d’emploi, un homme qui indique qu’il a des enfants sur son CV sera rappelé plus rapidement qu’un autre et se verra proposer un plus haut salaire.

Ce malheureux constat prouve une nouvelle fois un écart de salaire et une inégalité entre les hommes et les femmes. A savoir que les Américaines âgées de moins de 30 ans, sans enfant, touchent 93% du salaire d’un homme ayant un poste et des qualifications équivalentes. Une fois mamans, ces femmes gagnent plus que 76% du salaire des pères de famille. Alors que la paternité semble réussir aux hommes, la maternité contraint les femmes.

Interview de Nathalie Faure, diplômée par la VAE

Nathalie Faure a été accompagnée par le Groupe VAE Les 2 Rives
dans l’obtention de son diplôme par la VAE. 

L’interview a été réalisée lors de l’Afterwork estival de l’ADVAE

Interview de Brigitte Di Tomaso, diplômée par la VAE

Brigitte Di Tomaso a été accompagnée par le Groupe VAE Les 2 Rives
dans l’obtention de son diplôme par la VAE. 

L’interview a été réalisée lors de l’Afterwork estival de l’ADVAE