Les innovations technologiques détruiront-elles un jour nos emplois ? Nous espérons bien que non. Cependant, il est de notre devoir de vous informer sur ce secteur qui refaçonne le monde. Les prévisions en faveur du marché de la robotique sont incroyables. Les spécialistes prévoient des progressions de près de 6% par an d’ici à 2016.
Pourquoi sommes-nous inquiet aujourd’hui ?
Car une révolution technologique majeure, savant mélange de robotique, de numérique, de big data, d’intelligence artificielle et d’impression 3D, est en train de changer les codes, de métamorphoser les façons de produire, de bouleverser le rôle et le travail de l’homme dans nos sociétés.
Amazon, qui a déjà présenté un projet de livraison de petits colis par drone, a installé dans ses entrepôts des centaines de robots magasiniers qui se déplacent de façon autonome et préparent les commandes.
Dans les pharmacies britanniques, c’est le robot Rowa qui va lui-même chercher les médicaments inscrits sur l’ordonnance du patient. A Wall Street, 70% des ordres de Bourse sur le marché des actions sont l’œuvre de robots logiciels de trading. Tandis que l’armée américaine utilise des drones en Afghanistan pour déminer les routes, la Corée du Sud aligne, elle, des centaines de robots sentinelles équipés de mitrailleuses à la frontière nord-coréenne. Google, l’entreprise monde de ce XXIe siècle, ne s’y trompe pas : elle dépense sans compter pour racheter des dizaines de start-up de la robotique et a déboursé 450 millions de dollars en début d’année pour mettre la main sur DeepMind, spécialisé dans l’intelligence artificielle.
Reste que cette douce musique sonne un peu faux aux oreilles des millions de secrétaires, d’ouvriers, d’opérateurs téléphoniques, d’analystes financiers, de livreurs, de comptables ou de traducteurs qui se retrouvent sur le carreau. Entre 2000 et 2010, aux Etats-Unis, 64% des emplois d’opérateurs téléphoniques, 46% des jobs d’agents de voyages et 26% des postes de comptables ont disparu. En Europe, les deux tiers des 7,6 millions d’emplois de classe moyenne qui ont disparu sont victimes de la technologie, d’après les calculs de Maarten Goos, de l’université de Leuven, en Belgique.
Les avis ?
« A long terme, de nouvelles activités et de nouveaux jobs vont bien sûr apparaître. En revanche, à court terme, dans les dix-quinze ans à venir, les destructions vont aller bon train. Il faut repenser totalement les systèmes de formation de façon à assurer une meilleure employabilité des salariés laissés sur le carreau », prêche Thomas Malone, directeur du Center for Collective Intelligence au Massachusetts Institute of Technology de Boston.